Comment dé-prescrire, améliorer la qualité de vie des aînés et baisser les coûts de la santé? «On voit arriver en EMS des personnes avec 15, voire 20 médicaments, constate Alexandre Lo Russo, pharmacien répondant de l’EMS Mont-Calme. Ça peut être un cocktail explosif». La polymédication des personnes âgées, une réalité préoccupante et un véritable défi de santé publique international.
Au-delà de cinq molécules, les effets secondaires indésirables ne sont pas maîtrisables. En Europe on estime que 8,6 millions de personnes sont hospitalisées en urgence à cause des médicaments. En Suisse, l’étude du Pr Pierre-Yves Rodondi révèle que des patients âgés en ambulatoire consomment en moyenne dix médicaments par jour. Parmi ceux-ci, deux ou trois sont des PIM, des médicaments potentiellement inappropriés. Les arrêter améliorerait la santé du patient.
Pourtant, dé-prescrire, ce n’est pas si simple. Si le corps médical est conscient du problème, difficile pour eux de mieux agir, car il n’existe pas de protocoles. L’étude OPERAM du Pr Rodondi a pour but de donner un outil pour que les médecins puissent arrêter des médicaments en toute sécurité. Sa patiente de 79 ans témoigne: pendant des années, elle a pris douze médicaments quotidiennement, elle n’en prend plus que 4.